Panser les traumas de la guerre au Congo-Kinshasa pour aujourd’hui et demain
« Imaginez une marmite remplie d’eau froide dans laquelle nage tranquillement une grenouille. Le feu est allumé sous la marmite, l’eau chauffe doucement. Elle est bientôt tiède. La grenouille trouve cela plutôt agréable et continue de nager. La température continue de grimper. L’eau est maintenant chaude. C’est un peu plus que n’apprécie la grenouille, ça la fatigue un peu, mais elle ne s’affole pas pour autant. L’eau est cette fois vraiment chaude ; la grenouille commence à trouver cela désagréable, mais elle s’est affaiblie, alors elle supporte et ne fait rien. La température continue de monter, jusqu’au moment où la grenouille va tout simplement finir par cuire et mourir. Si la même grenouille avait été plongée directement dans l’eau à 50 degrés, elle aurait immédiatement donné le coup de patte adéquat qui l’aurait éjectée aussitôt de la marmite. »
Tout comme la marmite n’est pas le milieu naturel pour la grenouille, le Congo-Kinshasa, dans ce contexte de guerre permanente, n’est pas l’environnement naturel des congolais. Nous en sommes simplement des survivants obstinés. Mais cette survivance a un prix. Humain, notamment. Et ce prix que les congolais paient par le moyen de leurs vies est trop élevé.
Dans ce livre, Des survivants obstinés, les psychiatres Achille Bapolisi et Eric Kwakya explorent, décryptent et évaluent les conséquences du génocide et des processus de destruction et de néantisation des congolais sur les survivants et leur santé mentale, d’une part, et esquissent des pistes de solution pouvant permettre un redressement individuel et collectif, d’autre part.
Une démarche essentielle pour remettre les cerveaux à l’endroit, reconquérir notre dignité et réinventer le Congo-Kinshasa.
Sortie: Mai 2021